Journée 10 de Play-Downs – Saint Amand/Toulon

Journée 10 de Play-Downs – Saint Amand/Toulon

Un match au bout du suspense à Maurice Hugot ! 

 

Le résumé vidéo -> https://www.rematch.tv/video/c26npmpvfjrs72hn97j0

Trois jours après leur défaite à Plan-de-Cuques (30-23), les Louves recevaient samedi Toulon-Saint-Cyr, co-leader et bien décidé à s’imposer à Maurice-Hugot. Le SAHB s’en sort avec un nul 23-23 obtenu sur le gong. Retour sur ce duel haletant et réactions des principaux acteurs.

Enjeux divers mais pression maximale pour les filles de Julien Vasseur au moment d’accueillir Toulon, qui caracole en tête de la poule en compagnie de Fleury. Les Varoises devaient mettre fin à leur série de 3 défaites de rang, tandis que les Louves venaient de chuter à deux reprises face à des adversaires directs (Mérignac puis Plan-de-Cuques).

Défaite interdite donc, pour les Amandinoises. D’entrée de jeu, le rythme est effréné, l’intensité est au rendez-vous. Malgré une belle adresse de l’ailière droite varoise (2 buts dans les trois premières minutes), le SAHPH rentre très bien dans sa partie pour mener rapidement 4-2 après 7 minutes. Les Louves se montrent très agressives en défense et les schémas offensifs toulonnais s’en ressentent. De nombreuses pertes de balle en attaque permettent aux coéquipières de Chloé Pugliese de prendre progressivement le large. Avec trois buts dans les dix premières minutes à sept mètres, l’ailière des Jaunes et Bleues bonifie les solutions trouvées en attaque.

Les Toulonnaises sont frustrées par ce début de match réussi des Louves, en témoigne cette suspension pour deux minutes provoquée par Marion Malina qui permet dans la foulée à Pugliese de scorer (5-2 ; 9’). Trente secondes plus tard, nouvelle perte de balle en attaque des visiteuses, nouveau contre bien mené et nouvelle exclusion temporaire contre une varoise. Dès la dixième minutes, cette action symptomatique de la première période permet aux Louves de faire un premier break.

D’autant que dans la foulée, la prise en strict par Maëlle Chalmandrier de la demi-centre toulonnaise va encore plus enrayer la machine du co-leader. Il faut attendre la douzième minute pour voir la défense des Louves céder à nouveau. Après 9 minutes de disette offensive, Toulon retrouve les chemins des filets (7-3 ; 12’). C’est dire à quel point l’animation défensive mise en place par le coach Julien Vasseur a particulièrement bien fonctionné sur ce premier quart d’heure.

Dans la deuxième partie du premier acte, les Louves trouvent moins aisément les solutions en attaque, mais la différence se fait souvent dans les tout derniers instants des possessions avec une Maëlle Chalmandrier qui se régale dans ses situations. Noémie Barthélémy est régulièrement trouvée au cœur de la défense toulonnaise et fait preuve d’une efficacité redoutable. Voilà le schéma préférentiel proposé par les Louves sur les premières 30 minutes : longue possession, un intervalle trouvé avant de servir son pivot à la conclusion.

Au contraire de Toulon, Saint-Amand trouve les solutions en attaque placée au terme de longues possessions. C’est ce qui fait la différence et permet encore de creuser l’écart.

Le staff varois est contraint de stopper l’hémorragie en posant le premier temps-mort du match : 10-5 ; 18’.

Au sortir de ce temps-mort rien ne semble s’être arrangé côté visiteuses avec deux pertes de balle consécutives. Ce match enlevé va brusquement retomber à la 19e minute avec la blessure sérieuse d’Amanda Kolczynski, dont l’une des reprises d’appuis ne s’est malheureusement pas déroulée comme il faut. Le genou en porte-à-faux, Amanda sort du terrain sur blessure. Manon Pellerin rentre en jeu et prend l’aile.

Les joueuses semblent perturbées et les pertes de balle s’accumulent dans cette fin de mi-temps. Les deux défenses sont efficaces mais les tirs puissants et précis de Joanna Woloszyk font du bien aux Louves et leur permettent de virer nettement en tête à la pause : 15-9.

Toulon grappille son retard

Après avoir livré une belle partition défensive durant 30 minutes avec 9 petits buts seulement encaissés, Saint-Amand subit le retour des Varoises. Rapidement après le retour des vestiaires et le discours que l’on imagine musclé de son coach, Toulon recolle. 16-12 puis 16-13 à la 35’. Comme un symbole, pourtant impeccable dans cet exercice avant la pause, Chloé Pugliese voit son pénalty sorti (17-14 ; 37’). Sur la défense qui suit, on a entendu Maëlle Chalmandrier haranguer ses coéquipières avec un « C’est maintenant », pour stopper au propre comme au figuré la lente remontée des toulonnaises au tableau d’affichage. C’est elle qui intercepte le ballon sur l’attaque adverse et marque dans le but vide pour redonner un peu d’air aux Louves.

Tout de même, les Amandinoises parviennent à garder la tête et il faut attendre l’entrée dans le dernier quart d’heure pour voir Toulon égaliser (19-19 ; 45’). Avec 4 buts en 17 minutes, Julien Vasseur pose son temps-mort pour interrompre la folle remontée des visiteuses (19-20 ; 47’).

Une fin de match irrespirable

Dès lors, les dix dernières minutes sont insoutenables de suspense. L’enjeu prend le pas sur le jeu avec deux équipes qui ne parviennent plus à marquer (21-21 ; 53’) et un coach toulonnais qui annonce lui-même les tactiques à ses joueuses depuis son banc. Dans ce money-time crucial pour la suite de la saison du SAHPH, c’est Toulon qui fait la course en tête grâce notamment à son ailière gauche remplaçante, auteure d’une entrée fracassante (2 ballons, 2 buts : 21-23 ; 58’). La partie semblent alors bien mal embarquée pour les Louves, mais une réduction du score de Célia Benlabed à une minute cinquante de la fin redonne espoir. Julien Vasseur pose son temps-mort à 20 secondes du terme : les Louves auront la balle d’égalisation. Sur cette ultime possession, c’est Maëlys Kouaya qui arrache un jet de 7 mètres à 3 secondes du terme. Une pression gigantesque s’abat alors sur les épaules de Romane Frecon-Demouge qui ne tremble pas et offre le point du match nul aux Louves (23-23).

 

Les réactions :

Stéphane Plantin (coach Toulon) : « Ce soir on aurait pu perdre, en étant à -6 à la mi-temps. On ne fait pas une si mauvaise première mi-temps mais on prend 4 ou 5 pénaltys, on est très vite exclus, on joue à 4. En jouant de la sorte c’était délicat d’être dans la partie. En deuxième mi-temps, on est sérieux, on revient assez rapidement au score parce qu’on a serré le jeu et qu’on joue plus notre jeu. On peut avoir de la déception sur notre production de première période, notre deuxième mi-temps est bien plus concluante. Sur la fin de match on est cramés, j’utilise beaucoup les mêmes joueuses sur la deuxième mi-temps. Mais je suis satisfait, vu la physionomie. »

Julien Vasseur : « On fait une très bonne première mi-temps, on est présent en défense, on met des shoots de loin en attaque, des situations à 6 mètres, d’autres avec le pivot. On fait la mi-temps qui faut, presque idéale, exceptée la blessure d’Amanda qui est un vrai coup dur. On rentre mal dans la deuxième période, et comme une équipe de bas de tableau, on doute un peu quand l’équipe adverse revient à trois buts. On était plus en difficultés en attaque placée, dû à l’augmentation de l’efficacité défensive de Toulon, dans le duel tireur/gardien. Mais les filles ont fait preuve de caractère et malgré tout c’est un point qui peut vraiment compte à la fin de la saison.

Ça casse aussi notre dynamique de défaites. On peut être déçus au vu de la première mi-temps, mais avec le scénario de la deuxième – on est mené de 2 buts à 2 minutes de la fin – sortir avec un match nul est un moindre mal. On a un match dimanche prochain à Fleury où on aura notre carte à jouer. Il reste cinq matchs et cinq combats ».

Romane Frecon-Demouge : « Sur le dernier pénalty, on ne pouvait pas gagner le match de toute façon donc on est contente. Après, personnellement je suis déçue. On mène de six buts à la mi-temps, mais on est aussi derrière au score dans le dernier quart d’heure. Un match nul c’est nul, mais on prend quand même un point important. On ne va pas cracher sur ce point. Sur la fin de match on a vraiment fait preuve de caractère, parce que ce match là on ne pouvait pas le perdre. Tout est bien qui se finit presque bien. »